Le protocole prévoit 15h de remontée testiculaire par tranche de 24h, tous les jours sans exception, en privilégiant les heures d’éveil, et en réalisant des spermogrammes de contrôle suffisamment souvent.
Heures d’éveil
Les heures d’éveil sont à privilégier pour plusieurs raisons.
Les heures de sommeil sont moins efficaces que les heures d’éveil : l’augmentation de température induite par la remontée testiculaire est moindre pour deux raisons. La première est que pendant le sommeil, immobile sous une couette, les testicules en position scrotale sont déjà réchauffés davantage qu’en journée où la chaleur est davantage dissipée par les mouvements et l’air ambiant plus frais. La deuxième est que la température corporelle varie sur un cycle de 24h. Elle atteint son maximum en milieu d’après-midi, et son minimum entre 3 et 5h du matin.
Les testicules redescendent parfois inopinément. En journée, il est facile de procéder à des vérifications régulières et d’estimer la durée manquante. De plus, il n’est pas rare que la nuit, dans un état de demi-sommeil, l’utilisateur enlève le dispositif sans en avoir le moindre souvenir le lendemain au réveil. Dans ces conditions, il n’est pas possible de s’assurer d’une pratique suffisante et régulière.
Une dernière raison, de moindre importance, est la gêne qui peut être occasionnée lors d’une érection nocturne. La verge serrée notamment par l’anneau en silicone se gorge de sang de façon prolongée, ce qui peut provoquer une sensation désagréable.
Si l’essentiel des heures doivent être effectuées pendant l’éveil, il n’est pas problématique qu’une petite partie d’entre elles soient effectuées pendant une sieste ou les premières heures de la nuit si le quota des 15h n’a pas encore été effectué au moment du couché. On peut alors retirer le dispositif à l’occasion d’un réveil nocturne.
15h/24
Il a été établi empiriquement que la durée quotidienne de remontée testiculaire qui permet d’effondrer correctement la spermatogenèse est de 15h par tranche de 24h.
Certains utilisateurs souhaitent réduire cette durée, croyant qu’une concentration inférieure à 1Mspz/mL rend toute grossesse impossible. La rubrique portant sur l’efficacité montre en quoi il s’agit d’une erreur. L’objectif doit rester l’azoospermie. Si celle-ci est atteinte malgré une durée quotidienne réduite, ce choix est acceptable. Si ce n’est pas le cas, la prise de risque est plus importante et doit impérativement être discutée avec la partenaire correctement informée pour qu’elle puisse décider ce qu’elle accepte et ce qu’elle refuse.
D’autres utilisateurs au contraire augmentent la durée de remontée testiculaire pour s’assurer de l’efficacité. Si ce choix n’est pas pertinent pendant la phase d’inhibition, il peut l’être pendant la phase d’efficacité. Néanmoins, deux informations doivent être prises en considération. La remontée testiculaire n’est pas nécessairement neutre sur le plan physiologique. Pratiquée 24h/24, elle modifie le système hormonal. Les travaux publiés par le Dr Shafik en 1991 ont montré une augmentation du taux de prolactine (8,4 ± 1,9 ng/mL au lieu de 5,3 ± 1,6) et une baisse du taux de testostérone (3,4 ± 1,3 ng/mL au lieu de 6,5 ± 1,8) dont les conséquences à long terme n’ont pas été étudiées.
Testicular suspension as a method of male contraception : Technique and results – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12284770/
La méthode thermique consiste à exercer une contrainte sur les testicules pour perturber leur fonctionnement. Il est préférable d’éviter de l’exercer plus que nécessaire pour limiter le risque d’apparition d’effets indésirables. On dispose notamment de peu de recul sur la réversibilité de la méthode. Si les premiers retours d’expériences sont encourageants pour des durées d’utilisation sont inférieures à quatre ans, personne n’a expérimenté la réversibilité après dix ans de pratique, ce qui peut être le cas si on commence à utiliser la méthode à 20 ans. Éviter de dépasser trop souvent les 15h quotidiennes est une précaution utile pour favoriser la réversibilité, autant que les effectuer favorise l’efficacité. Il s’agit bien sûr de la pratique courante. Quelques exceptions ne doivent pas inquiéter. Par ailleurs, un utilisateur peut choisir de privilégier l’efficacité à la réversibilité mais devrait éviter l’inverse à cause de l’altération du matériel génétique des quelques spermatozoïdes éventuellement produits.
Il n’est pas nécessaire de chronométrer le temps passé sous la douche ou aux toilettes. La consigne des 15h prend en considération ces pratiques habituelles. En revanche, si pour une quelconque raison une ou plusieurs heures ne sont pas effectuées, il faut les reporter à la fin de la journée. Par exemple, en commençant à 6h, on devrait pouvoir arrêter à 21h (6+15=21), mais si 2h ont été perdues, alors on doit poursuivre jusqu’à 23h. On peut garder en tête que la consigne des 15h est un objectif souhaitable mais qu’on vise en réalité un peu plus de 14h effectives, ce qui laisse une petite marge de manœuvre pour compenser les aléas de la vie courante. Moins de 14h effectives doivent être considérées comme un écart au protocole remettant en question l’efficacité.
Les 15h quotidiennes doivent être effectuées sur chaque tranche de 24h. Il n’est pas possible de rattraper des heures perdues sur la tranche suivante. On ne peut pas garantir que l’efficacité est maintenue par exemple en effectuant 20h de remontée testiculaire si seulement 10h ont été effectuées la veille.
Plutôt que de passer d’une tranche de 24h à l’autre à minuit, il peut être intéressant d’effectuer la bascule par exemple à 4h du matin. En effet, si on effectue la bascule à minuit, il est impératif de commencer avant 9h (9+15=24), ce qui peut être compliqué les lendemains de fête. Avec une bascule à 4h du matin, on peut tarder jusqu’à 13h pour commencer (13+15=28 soit 24+4=4h du matin)
Tous les jours sans exception
S’il est facile d’oublier une pilule et de ne s’en rendre compte que le lendemain, cette situation ne se présente pas dans le cadre de la méthode thermique. Ne pas pratiquer la remontée testiculaire pendant toute une journée n’est pas un oubli, un tel écart au protocole est volontaire. La réponse officielle est très claire à ce sujet : en l’état actuel des connaissances, un échec de contraception ne peut être écarté. Il est alors recommandé d’utiliser une contraception complémentaire pendant au moins trois mois et d’effectuer des spermogrammes de contrôle. On rappelle qu’ils ne permettent d’évaluer l’efficacité que dans le cadre d’une pratique stable au cours des trois mois précédents. Un spermogramme indiquant l’azoospermie pendant cette période ne suffit pas à garantir l’absence de spermatozoïdes dans les autres éjaculats. La quantité de données qu’il faudrait recueillir pour remettre en question ce postulat est aujourd’hui très insuffisante. Un commentaire critique des indications fournies sur le site de la version commerciale de l’anneau en silicone s’impose.
https://thoreme.com/FAQ/jai-oublie-de-porter-mon-anneau-une-journee-que-faire-2/
“Que dit le protocole
Rien, pas une ligne sur les cas d’oubli, car c’est un sujet sensible qui n’a pas été investigué lors d’essais cliniques pour le moment.”
Faux. Le protocole indique qu’une autre contraception doit être utilisée pendant au moins trois mois à l’issue desquels au moins un spermogramme de contrôle est nécessaire.
[…]
“Mais l’erreur étant humaine voici quelques recommandations non officielles mais issues de la pratique de plusieurs milliers d’usagers sur 5 ans.”
Faux. Ce ne sont pas des milliers d’usagers qui pendant 5 ans ont pratiqué volontairement et régulièrement des écarts au protocole, et ce dans un contexte qui permettrait de récolter des données fiables. L’immense majorité de ces usagers qui ont pour la plupart moins de 5 années de pratique n’ont pas commis de tels écarts. Ceux qui l’ont fait et qui ont déclenché des grossesses ne l’ont pas nécessairement fait savoir.
[…]
“1 jour entier de non port par mois : Acceptable et prévenez votre partenaire.”
Le risque auquel on accepte ou on refuse de s’exposer est un choix individuel. Il ne suffit pas de prévenir la partenaire. Il lui appartient de choisir seule, de façon libre et éclairée, quel niveau de risque elle accepte.
[…]
“Dans le doute, demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien.”
Les médecins, et encore plus les pharmaciens, sont aujourd’hui très rares à avoir étudié la question. Les réponses qui pourraient être données risqueraient d’induire en erreur, ce qui est en fait déjà le cas actuellement : des désaccords existent entre les professionnel*s de santé qui s’intéressent au sujet. En l’absence de données scientifiques suffisantes, les positionnements relèvent souvent de l’arbitraire.
[…]
“Avertissement : Les informations fournies dans cette FAQ sont basées sur des témoignages d’utilisateurs et sont uniquement à des fins d’information générale. Elles ne constituent pas un avis médical, un diagnostic ou un traitement professionnel. Nous ne sommes pas des médecins. Consultez toujours un professionnel de santé qualifié pour obtenir des conseils médicaux personnalisés et appropriés. Nous déclinons toute responsabilité pour toute conséquence découlant de l’utilisation des informations fournies dans cette FAQ.”
Donner de telles indications et se dégager de toute responsabilité pose de sérieux problèmes éthiques.
Fréquence des spermogrammes de contrôle
Il serait absurde de recommander à tout le monde de réaliser des tests de dépistages d’infections sexuellement transmissibles, sans considérer ni les pratiques, ni le niveau de risque accepté. Selon la même logique, chaque utilisateur de la méthode thermique et chaque partenaire devrait être suffisamment informé* pour choisir quand un spermogramme de contrôle est nécessaire. De nombreux éléments de réflexion sont abordés dans la rubrique qui traite de l’efficacité.
Au début de la phase d’efficacité, il peut être utile de réaliser un spermogramme tous les mois pendant les 3 premiers mois, puis tous les 3 mois la première année. Si la concentration est inférieure à 0,1Mspz/mL, ils peuvent être espacés progressivement, de plus en plus, tant que la pratique est régulière et qu’aucun changement d’environnement n’est susceptible de relancer la spermatogenèse, par exemple la fin d’une exposition professionnelle à la chaleur. Davantage d’informations sont disponibles dans la partie dédiée à l’efficacité.
Il n’est pas rare de constater que l’utilisateur soit particulièrement attentif au respect du protocole pendant les premiers mois, puis qu’il tolère de plus en plus des écarts dont il ne parle pas nécessairement à sa partenaire. Il est souhaitable qu’un spermogramme soit réalisé au moins chaque fois que la partenaire le demande.
En aucun cas l’atteinte de l’azoospermie ne constitue une raison valable ni pour éjaculer dans le vagin d’une partenaire sans avoir obtenu son accord, et ce à chaque rapport, ni pour négliger les risques d’infections sexuellement transmissibles. Rien n’oblige la partenaire à avoir confiance ni en la méthode, ni en son partenaire. L’usage du préservatif reste la règle chaque fois que la partenaire n’exprime pas le désir de ne pas y avoir recours. Le respect de ces recommandations nécessite une attention particulière au début d’une relation. Il est préférable de cultiver la méfiance de la partenaire plutôt que de chercher à gagner sa confiance : elle peut rencontrer par la suite un autre partenaire qui n’atteint pas l’azoospermie ou qui a une pratique plus irrégulière. Il serait également déplacé de l’inciter à abandonner sa propre méthode de contraception. D’une part, aucune méthode n’est absolument infaillible et il vaut mieux en utiliser plusieurs qui se complètent et qui permettent à chaque partenaire de garder son autonomie. D’autre part, la partenaire peut avoir bien d’autres raisons pour continuer à utiliser sa propre méthode. Ce choix lui revient intégralement et n’a pas à être remis en question, surtout par son partenaire.
Même si la partenaire a cessé d’utiliser une méthode de contraception qui lui est propre, elle reste seule décisionnaire de poursuivre ou d’interrompre une éventuelle grossesse. L’utilisateur doit considérer ce risque chaque fois qu’il doit décider d’éjaculer ou non dans le vagin de sa partenaire.