Si l’efficacité du préservatif est théoriquement excellente, elle l’est moins en pratique, essentiellement du fait de sa mauvaise utilisation.
Voici une liste des points importants, en commençant parce qui est évident, pour aller vers ce qu’on a tendance à négliger, à oublier, ou qu’on ignore parfois.
Il n’est jamais superflus de rappeler que le préservatif reste de loin l’outil le plus efficace et accessible de lutte contre les infections sexuellement transmissibles. La muqueuse vaginale est bien plus vulnérable qu’un pénis face aux risques infectieux. Choisir de ne pas utiliser de préservatif au cours d’un rapport sexuel fait courir un risque bien plus important à la personne pénétrée qu’à celle qui la pénètre. Ce risque est encore plus élevé en cas de pénétration anale, sauf si on utilise un gode plutôt qu’un pénis.
« Si la sexualité était une question de plaisir, les femmes seraient moins pénétrées et les hommes le seraient davantage »
Martin Page
Il faudrait toujours :
- choisir des préservatifs de qualité : norme NF ou CE, parce qu’une vessie de porc, un morceau de cellophane ou de chambre à air, ce n’est pas adapté. Ce n’est pas à ce moment là qu’il faut faire preuve de créativité !
- les conserver dans de bonnes conditions : dans un tiroir plutôt qu’au fond d’une poche ou dans une tente qui brûle sous le soleil d’été.
- les jeter s’ils sont périmés. Laissez tomber les plans récup’.
- veiller à ne pas les abîmer lors de l’ouverture de l’emballage. Rambo qui part avec sa bite et son couteau, il range son couteau!
- en discuter et se soucier d’en avoir à portée de main avant que l’excitation ou la gêne ne poussent à prendre des risques inconsidérés.
- en avoir suffisamment pour pouvoir s’adapter aux différents scénarios : problème lors de la mise en place, rapports répétés…
- le positionner dans le bon sens avant de le dérouler. On a le droit de s’entraîner tout seul si on n’a pas l’habitude. On peut même essayer dans le noir, en faisant le poirier, ou avec des moufles.
- pincer l’extrémité au moment de le dérouler pour éviter la formation d’une bulle d’air.
- n’en utiliser qu’un seul à la fois . Les superposer ne protège pas mieux, au contraire : ça augmente le risque de déchirement.
- ne pas le réutiliser, même en le lavant, même si c’était le dernier !
- penser à mettre du lubrifiant aussi souvent que nécessaire. Celui qui est sur le préservatif ne sert qu’à faciliter sa mise en place.
- interrompre le rapport dès qu’il y a éjaculation. L’érection diminue et le sperme lubrifie l’intérieur du préservatif qui risque de glisser. La pêche au préservatif au fond d’un vagin n’est pas une activité ludique. Et en cas d’éjaculation très précoce, on dédramatise : on arrête, on se nettoie, on reprend les caresses, et quand l’érection est de retour, on met un nouveau préservatif.
- maintenir la base du préservatif avec les doigts pendant le retrait.
- nouer le préservatif avant de le jeter. Mais ça, c’est juste pour l’hygiène, pas pour l’efficacité contraceptive. Il n’y a pas de risque qu’un commando de spermatozoïdes qui auraient repéré le chemin partent en mission.
- utiliser des préservatifs systématiquement, du début à la fin du rapport, quelque soit le moment du cycle menstruel. Pour être efficaces, les méthodes d’observation du cycle doivent être bien maîtrisées et appliquées avec rigueur.
Les préservatifs en latex, les plus répandus, provoquent parfois des allergies. Pour y remédier, on peut utiliser des préservatifs en polyuréthane mais le risque de déchirement est plus important.
La taille du pénis n’a pas d’importance, contrairement à celle du préservatif. On pense parfois qu’ils sont trop serrés alors qu’ils sont en réalité trop longs : la partie non déroulée forme un élastique à la base de la verge qui peut créer une sensation inconfortable. On peut en trouver des modèles sur mesure.