Une manipulation trop brusque ou une fragilité anatomique pourraient induire une torsion du cordon spermatique très douloureuse qui nécessite absolument une intervention chirurgicale en urgence pour empêcher la nécrose du testicule. Si on souhaite tester la remontée testiculaire sans risque, on utilise un anneau de taille adaptée dans lequel on passe la verge puis le scrotum en ayant vérifié que les testicules n’ont pas été fixés chirurgicalement au scrotum (antécédent de cryptorchidie ou de torsion du cordon spermatique). L’anneau amovible qui se trouve dans un préservatif interne peut convenir. L’opération doit être indolore. Une consultation est préconisée dans le cas contraire.
Bien que les premiers essais aient été menés au début des années 80 à Toulouse, la méthode est aujourd’hui encore, par manque de moyens, au stade expérimental. Jusqu’en 2019, le nombre de personnes ayant testé la méthode se comptait en centaines. Il se compte actuellement en milliers, à l’échelle mondiale, essentiellement en France. C’est très peu, et aucun outil ne permet de suivre correctement les trajectoires des utilisateurs et de leurs partenaires. Quelques très rares personnes cumulent 8 à 12 ans de pratique, la plupart des autres généralement moins de quatre ans. On dispose donc de très peu de recul sur l’innocuité à long terme, et en particulier sur la réversibilité.
Les connaissances sont donc encore très partielles et approximatives. Il est important de faire la distinction entre ce qu’on sait, ce qu’on croit savoir (l’apprentissage se fait par une succession d’essais et d’erreurs), ce qu’on sait être des suppositions, et ce qu’on ignore. L’expérience montre qu’il est nécessaire de conserver un regard très critique sur les informations qui circulent, même quand elles sont fournies par des professionnel*s de santé, et même parmi les personnes les plus impliquées dans le développement de cette méthode. Au sein même de GARCON, les connaissances, les réflexions, les positionnements, les discours évoluent très rapidement, bien plus rapidement que la capacité à effectuer les mises à jour nécessaires des supports d’information. Dans ce contexte, il convient de rester très prudent. L’assouplissement du protocole a déjà provoqué des grossesses non prévues.
La méthode thermique est constituée de plusieurs phases qu’il est important de respecter, notamment à cause de l’altération du matériel génétique des spermatozoïdes pendant la pratique de la remontée testiculaire et les mois qui suivent. Elle a été étudiée lors d’une thèse :
Température et spermatogenèse chez l’homme : conséquences potentielles d’une hyperthermie modérée des testicules et des épididymes sur l’intégrité du génome des spermatozoïdes – http://thesesups.ups-tlse.fr/1382/1/2011TOU30173.pdf
Des répercussions négatives sur la progéniture ne peuvent être écartées : elles sont documentées dans le contexte d’un âge paternel avancé et l’exposition des testicules à la chaleur pourrait avoir des conséquences similaires même si les données manquent pour le démontrer.
Paternal age is affected by genetic abnormalities, perinatal complications and mental health of the offspring – https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC7006092/
Une fausse couche est plus probable mais cet événement peut être difficile à vivre, même lorsque la grossesse n’est pas souhaitée. Ces différents risques sont présents très tôt puisque la fragmentation de l’ADN intervient plus rapidement que l’effondrement de la production de spermatozoïdes. Dans ce contexte, une autre méthode de contraception est très fortement recommandée. Seule l’azoospermie installée et confirmée aussi souvent que nécessaire devrait permettre d’envisager que la méthode thermique soit la seule utilisée par les deux partenaires.
La fragmentation de l’ADN peut également être provoquée entre autres par le tabagisme, l’obésité ou des substances toxiques. L’hygiène de vie des hommes qui envisagent de procréer mériterait sans doute autant d’attention que celle des femmes enceintes.
Impact négatif du tabac sur la fertilité masculine : des spermatozoïdes à la descendance – https://www.em-consulte.com/article/115085/references/impact-negatif-du-tabac-sur-la-fertilite-masculine