Communiqué de presse

Paris, le 20 novembre 2020

contraception masculine
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JOURNÉE MONDIALE DE LA VASECTOMIE

Contraception : liberté et responsabilité sans distinction

Vasectomie : une méthode de contraception simple et efficace

Lettre ouverte
     au ministre des Solidarités et de la Santé,
     à la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes,
     au président de l’Association Française d’Urologie,
     à la présidente de la Société d’Andrologie en Langue Française

Le Planning Familial, ARDECOM Association pour la Recherche et le DEveloppement de la COntraception Masculine et GARCON Groupe d’Action et de Recherche pour la CONtraception travaillent ensemble pour la diffusion des informations sur la contraception dite masculine.
Il existe actuellement cinq méthodes : le retrait, le préservatif, la méthode hormonale, la méthode thermique et la vasectomie.
La France est particulièrement en retard dans la pratique de la vasectomie et la diffusion des informations à son sujet : moins de 1% des hommes y ont recours contre un homme sur cinq au Canada et au Royaume Uni, et 8 à 11 % des hommes en Belgique, en Suisse, en Espagne et aux Etats Unis !

Plusieurs causes sont à considérer :

  •  Le corps médical concerné – médecins généralistes, gynécologues, urologues, andrologues, sages-femmes – n’est pas suffisamment informé et formé. La loi de 2001 qui autorise la stérilisation à visée contraceptive et le déroulement de l’intervention sont méconnus. Cette intervention bénigne ne nécessite pas d’anesthésie générale et devrait être pratiquée selon la méthode dite sans bistouri qui limite les complications post-opératoires déjà rares.

  • Les préjugés sur le caractère définitif de cette contraception persistent alors que des solutions existent pour les rares personnes qui expriment un jour un regret. La conservation de sperme est une pratique courante qui peut permettre de faire face à cette situation. Le caractère définitif de la stérilisation n’empêche pas l’OMS de la reconnaître comme une méthode de contraception à part entière. C’est d’ailleurs à l’échelle mondiale la méthode la plus utilisée par les femmes. On trouve également cette reconnaissance dans la formulation de la loi de 2001 qui précise le cadre de la stérilisation à visée contraceptive. Pourtant, on observe encore des réticences à la stérilisation au sein du corps médical où cette loi n’est pas assez respectée. Nombre de professionnel*s de santé tentent encore de dissuader les personnes qui voudraient être stérilisées et les égarent parfois dans des démarches interminables. Le choix de conserver du sperme est parfois interprété comme une difficulté à assumer le caractère définitif de l’intervention, alors que cette précaution si simple à mettre en œuvre mérite d’être prise. Cela simplifie pourtant  beaucoup l’accompagnement des quelques personnes – environ 5 % – qui souhaitent finalement procréer quelques années plus tard. Certain*s professionnel*s de santé font particulièrement obstacle aux hommes jeunes et sans enfants, mais parfois aussi à toute personne souhaitant être stérilisée, quelle que soit sa situation. Ces pratiques sont inacceptables dans tous les cas : le choix de l’usager doit être respecté.

  • Les hôpitaux publics réalisent ces interventions à perte, ce qui rend leur implication difficile. Quand certains établissements remplissent néanmoins cette mission de service public, les délais d’attente peuvent être décourageants. Les cliniques privées quant à elles pratiquent parfois des dépassements d’honoraires dissuasifs qui peuvent représenter jusqu’à dix fois le tarif conventionné.

  • Malgré les déclarations de Marlène Schiappa du 31 août 2018, la mise en œuvre des trois séances annuelles d’éducation à la vie affective et sexuelle de l’école au lycée n’est toujours pas effective. Il est souhaitable d’intégrer autant que possible les hommes aux questions de contraception, or il est difficile dans ce contexte d’aider les adolescents à prendre conscience de leur responsabilité en matière de contraception et de la persistance des inégalités dues au genre.

Contraception : liberté et responsabilité sans distinction

Il est nécessaire que toute personne, quelle qu’elle soit, puisse choisir entre plusieurs méthodes contraceptives fiables. Si le préservatif est un outil indispensable pour réduire les risques de transmission d’infection par voie sexuelle, il manque de fiabilité en matière de contraception. L’étude évaluant l’efficacité des différentes méthodes indiquent que 15% des personnes qui y ont recours sont confrontées à une grossesse non désirée lors de la première année d’utilisation. Son efficacité est en revanche bien meilleure avec une utilisation correcte et régulière. Une meilleure éducation à son usage est évidemment indispensable, mais les hommes doivent également pouvoir accéder à plusieurs autres méthodes fiables.
Toute personne doit pouvoir maîtriser sa fertilité si elle le souhaite, quel que soit son sexe. La liberté et l’égalité doivent pouvoir être vécues jusque dans nos sexualités. Liberté, parce qu’un homme doit comme une femme pouvoir choisir d’accueillir ou non un enfant. Si un homme ne veut pas procréer, il est nécessaire qu’il puisse éviter la fécondation et pour cela, se contracepter personnellement. Ensuite, on peut lui demander son avis, mais le choix ne lui appartient plus. Égalité parce que la responsabilité de choisir une méthode de contraception et de l’utiliser pèse aujourd’hui presque exclusivement sur les épaules des femmes. Les hommes doivent pouvoir partager les problèmes et les responsabilités autant que les plaisirs. Ils ne doivent ni imposer à leurs partenaires la charge contraceptive, ni faire pression quand une grossesse inattendue survient pour les inciter à avorter.

Ces considérations s’appliquent aussi à ceux qui souhaitent simplement différer un projet de parentalité. Il est donc nécessaire de rendre rapidement disponibles des méthodes réversibles, telles que la méthode thermique et la méthode hormonale déjà utilisées par quelques centaines d’hommes, et sollicitées par bien des femmes. Ces méthodes sont présentées sur les sites de GARCON et d’ARDECOM.

Vasectomie : une méthode de contraception simple et efficace

La vasectomie est une intervention particulièrement peu invasive réalisable en un quart d’heure sous anesthésie locale. La méthode sans bistouri, reconnue pour ses avantages, mériterait d’être diffusée en France.

Les hommes ne se substitueront jamais à leur partenaire ni lors de la grossesse, ni lors de l’allaitement, ni lors d’une éventuelle IVG, mais il est important qu’ils s’impliquent dans la contraception. La vasectomie est une manière intéressante de le faire quand le contexte s’y prête. La contraception n’est pas qu’une affaire de femmes !

Lettre ouverte
     au ministre des Solidarités et de la Santé,
     à la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes,
     au président de l’Association Française d’Urologie,
     à la présidente de la Société d’Andrologie en Langue Française
 

Le Planning Familial, ARDECOM et GARCON ont envoyé une lettre ouverte aux ministres de la santé et pour l’égalité femmes hommes afin de leur demander de prendre six mesures pour intensifier la contraception masculine au vu des demandes croissantes et de la nécessaire implication du corps médical avec un effort d’information et de formation à financer par l’État !
La lettre est disponible sur le site de chacune des associations.

Contacts Presse :

Lydie Porée # 06 87 16 36 68

www.planning-familial.org

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Erwan Taverne # 06 51 57 18 53

adresse garcon
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Pierre Colin # 06 07 43 33 94

www.contraceptionmasculine.fr