28 sept. 2023
Journée mondiale
de lutte pour le
DROIT À l'AVORTEMENT
Où (en) sont les hommes ?
Les oublis de pilule, l’usage irrégulier du préservatif, sa rupture ou son glissement sont fréquents. Ils seraient à l’origine de près de la moitié des recours à l’IVG en France.
Les grossesses non prévues sous DIU (Dispositif Intra Utérin, aussi appelé stérilet) sont beaucoup plus rares mais arrivent parfois. Aucune méthode n’est absolument infaillible, même la ligature des trompes.
En pratique courante, le préservatif manque presque autant d’efficacité que le retrait.
Pour environ la moitié des recours à l’IVG, la femme concernée n’utilisait aucune contraception. Un entretien est prévu pour l’inciter à mettre en place une méthode qui pourrait lui convenir. Mais on oublie que son partenaire, très rarement présent au cours de ces démarches, n’en utilisait pas non plus.
Beaucoup de grossesses non prévues, et donc d’IVG, ne seraient pas nécessaires si les hommes s’impliquaient davantage dans le travail contraceptif. Faudrait-il encore que la communauté des hommes décide enfin de se donner les moyens dont elle a besoin.
- L’éducation des adolescents est insuffisante pour qu’ils sachent utiliser correctement les préservatifs et qu’ils prennent conscience suffisamment tôt et suffisamment fort de l’importance de s’en servir, même si leur partenaire ne le demande ou ne l’exige pas, ou même si elle utilise une méthode censée être efficace.
- Les méthodes réversibles fiables sont toujours considérées comme expérimentales. Elles sont donc encore difficilement accessibles et l’accompagnement est insuffisant.
- La vasectomie doit encore être considérée comme définitive puisque la réversibilité n’est pas du tout garantie, mais même lorsque le candidat est sûr de son choix, les obstacles pour bénéficier de cette intervention persistent.
Quelle place pour les hommes ?
Les hommes, beaucoup plus souvent absents ou opposants qu’alliés dans les combats que mènent les femmes pour protéger et étendre leurs droits à disposer librement de leur corps, oublient-ils que le recours à l’IVG est la conséquence de la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde ? Si la décision de poursuivre ou d’interrompre une grossesse doit revenir en totalité à celle qui est enceinte, la responsabilité des hommes qui ont pris le risque de déclencher ces grossesses est de fait engagée.
“Pas d’utérus, pas d’avis”, mais, “une fécondation, une responsabilité partagée”. Il appartient à ces hommes d’intervenir sur leur propre corps et d’ajuster leurs pratiques sexuelles pour éviter efficacement les grossesses non désirées plutôt que de laisser aux femmes la charge de la contraception, de l’avortement, la responsabilité de l’abandon ou de l’éducation d’un enfant inattendu. Les femmes, elles, se sont battues pour obtenir le droit à la contraception et à l’avortement. Elles continuent de s’organiser et de se mobiliser pour les préserver, les rendre effectifs, les étendre. À l’évidence, la communauté des hommes, elle, ne se montre toujours pas à la hauteur des enjeux : elle ne se soucie toujours que très peu de maîtriser elle-même sa propre fertilité.
Et puisqu’aucune méthode n’est infaillible, il appartient aussi aux hommes de participer à l’effort nécessaire pour que chaque femme puisse poursuivre ou interrompre librement sa grossesse. Comment se positionnent-ils quand leur partenaire est enceinte ? Comment se positionnent-ils sur la défense du doit à l’avortement et sur le partage de la contraception ? Comment s’impliquent-ils individuellement et collectivement sur ces questions, en discours et en actes ? Pas d’utérus, pas d’avis, mais une place à occuper.
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